Gaël Perdriau démissionné

Gaël Perdriau démissionné

Le député LR Guillaume Peltier vient d'être démis de sa fonction de vice-président du parti par le comité stratégique des Républicains, a appris l’AFP, mardi 7 décembre, auprès du parti. En cause : des propos favorables vis-à-vis de l’extrême droite et Eric Zemmour fustigés par des responsables des Républicains. Le maire LR de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, qui, lui, avait tenu des propos critiques vis-à-vis d’Éric Ciotti, a également perdu son poste de vice-président.

La réaction de Gaël Perdriau :

Réunion ce jour du "comité stratégique" des Républicains : réaction de Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, président de Saint-Etienne Métropole

" Je prends acte de la décision de Christian Jacob de me retirer la vice-présidence des Républicains, poste que j'occupais depuis 2019, quand il m'avait proposé de le rejoindre afin de contribuer à la construction d'un véritable programme politique d'alternance, tenant compte des évolutions de la société française et s'inscrivant dans une rupture claire avec les orientations prises depuis 2007.

Suite à la première vague pandémique, il est apparu évident que la société était de plus en plus fragmentée, par les politiques néolibérales, et qu'il fallait revoir en profondeur notre projet afin de le rendre compatible avec les attentes des Français telles que nombreux élus de terrain, comme moi, les perçoivent dans leur action quotidienne au plus près des Français. Après de nombreuses tentatives dans les instances internes du parti, je me suis exprimé publiquement sur l'inadéquation de nos propositions.

Par ailleurs, il est apparu évident que nous dérivions, jour après jour, vers cette droite identitaire, rêvant d'une "union des droites", c'est à dire d'une alliance avec l'extrême-droite devant lui permettre de reprendre le pouvoir. Avec d'autres, nous avons essayé de faire entendre la voix de la raison, demeurant fidèle à l'esprit de l'héritage de Jacques Chirac, en mettant en garde contre le caractère mortel de cette dérive.

La primaire, dont j'ai immédiatement condamné le principe puisque contraire à l'esprit même des institutions de la Vème République, a été l'occasion de l'étalage des complaisances idéologiques d'Eric Ciotti à l'égard d'Eric Zemmour et a offert le triste spectacle d'une véritable course à celui qui serait le plus à même de récupérer ces idées tout en proclamant son hostilité à l'extrême-droite. Ainsi, Valérie Pécresse n'a pas rejeté la fumeuse théorie du grand remplacement, défendue par Eric Zemmour et soutenue, implicitement par Eric Ciotti, arguant que ses propositions devaient empêcher qu'on bascule dans ne société du remplacement. Le deuxième tour de cette primaire aura été l'occasion d'afficher cette convergence entre les deux candidats restés en lice.

Ainsi, pour avoir dénoncé cette dérive idéologique, parfaitement mortifère, qui fait de l'extrême-droite la référence intellectuelle de la droite supposée "modérée", je suis, aujourd'hui, sanctionné et soupçonné de vouloir rejoindre les partis soutenant l'action du président de la République. Faut-il rappeler que depuis 2017, j'ai combattu, sans aucune complaisance, la politique néolibérale d'Emmanuel Macron contrairement à tant d'autres ayant passé des alliances lors de élections municipales de 2020.

Aujourd'hui, plus que jamais, je demeure au sein de mon parti fidèle à une certaine idée de l'humanisme républicain, convaincu de la nécessité de moderniser notre système social en le protégeant des méfaits de la mondialisation néolibérale et persuadé qu'une société de libertés authentiques et de responsabilisation des citoyens". 

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