Avant PSG-ASSE

Sur une série de quatre rencontres sans défaite, l'entraîneur des Verts évoque le prochain déplacement face au leader de la Ligue 1 le Paris Saint-Germain samedi (21h) en rappelant surtout que l'équipe verte n'a que « 22 points et il reste 13 matchs à jouer ! En jouant notre chance à fond. »

Disposerez-vous de tous vos atouts, samedi dans la capitale ?

Non. Enzo (Crivelli) a effectué son retour sur les terrains cette semaine. Il est en phase de reprise, de réadaptation mais sera encore encore trop juste. Saïdou (Sow) n'est pas rétabli. Idem pour Yvann Maçon. Joris (Gnagnon) est en proie à des problèmes musculaires. Quant à Wahbi (Khazri), l'incertitude subsiste malgré une amélioration constante et sensible. Il sera du déplacement avec nous, dans tous les cas, en sa qualité de capitaine. On prendra peut-être un 21e joueur au cas où. Ce n'est pas dans mes habitudes mais ça vaut le coup. On espère bien évidemment que Wahbi Khazri pourra tenir sa place à nos côtés ou sur la feuille de match.

Qu'en est-il de vos autres joueurs dont certains n'ont pas été convoqués lors des trois derniers matches ?

Je me dois de concerner tout le monde, de ne laisser personne à l'écart. Ce n'est d'ailleurs pas dans ma façon de faire. Dois-je faire appel à l'un d'eux ou encore patienter alors que le groupe répond à mes attentes ? Cette réflexion demeure en suspens. Je me dois de prendre le pouls auprès de mon staff afin d'opérer le meilleur choix. Le plus pertinent, au plus juste. C'est précisément toute la subtilité du poste. Vous devez prendre le temps du questionnement et vos responsabilités ensuite. Ceci étant, abondance de biens ne nuit pas. Je me félicite donc d'avoir ce genre de questions à me poser. Notre quête de maintien passera par l'implication de tous. Bien au-delà des onze titulaires d'un jour. Dernièrement, ceux qui sont sortis du banc et ont été décisifs, ont démontré qu'ils sont, eux aussi, portés par ce projet commun. Vous savez : c'est un confort pour moi que de pouvoir me retourner et de constater que je dispose de matériel sur le banc et à chaque poste, susceptible d'insuffler une dynamique différente ou de demeurer dans la continuité du match.

Paris, samedi au Parc (21h) constituera un gros challenge. Comment l'appréhenderez-vous ?

Avec la volonté d'offrir une opposition sérieuse et cohérente. C'est la meilleure façon de respecter un rival d'un tel calibre. Nous affronterons une équipe leader et riche de compétiteurs. Parler du PSG n'est pas chose aisée. Mon travail à l'ASSE est déjà suffisamment ardu pour que je m'y concentre pleinement. Trois points seront en jeu. Comme lors de chacun des treize matches qu'il nous reste à disputer. On sait qu'on ne sera pas favoris mais, en revanche, nous aurons l'ambition de démontrer que nous méritons d'être là en L1, d'exister, que nous ne sommes pas encore relégués. Nous ne nous déplacerons pas à Paris pour échanger des maillots ou prendre des photos. Nous aurons la chance d'affronter une équipe fantastique au sein de laquelle évoluent trois des cinq meilleurs joueurs du monde. C'est dire l'obstacle qui se dressera devant nous. Nul besoin donc d'insister pour planter le décor. Nous savons à quoi nous attendre. Nous avons beau avoir engrangé 10 points en quatre matches, nous n'en comptons que 22 et c'est insuffisant. Nous devons ambitionner de faire tourner le compteur quel que soit l'adversaire.

Et créer la sensation ?

On ne doit jamais abdiquer. Depuis que le football existe, il y a des surprises. On doit jouer notre chance à fond. J'ignore si le PSG aura la tête ailleurs. Ce que je veux, c'est que nous donnions la meilleure version de nous-mêmes.  

Vous vous attendez cependant à souffrir sur cette opposition ?

C'est probable mais nous n'entendons pas être passifs et abandonner toute ambition. J'ai vu dans "L'Équipe" que le gardien nantais, Alban Lafont, que j'ai connu à ses débuts à Toulouse, avait été gratifié de la note maximale. Un 10. Puisse Paul (Bernardoni) obtenir la même note ! J'aimerais bien !  

Redoutez-vous être victime du coup de pression mis par les dirigeants et joueurs parisiens sur l'arbitrage à l'issue du revers essuyé samedi dernier à Nantes (3-1) ?

Absolument pas. L'arbitrage français est d'un très bon niveau. Je le sais honnête, d'une probité totale. Ceci dit, en dépit de l'aide que représente la VAR, ce sont bel et bien, au final, des êtres humains qui jugent. La VAR limite mais ne jugule pas toutes les erreurs. Les arbitres ont des failles qui peuvent parfois représenter des forces. J'ai confiance en eux, même si j'ai pu parfois contester certaines de leurs décisions. Je pense à Frédéric Antonetti. Je l'adore. Même si je n'ai pas à commenter la sanction prise à son encontre, je le comprends mais ne peux pas le valider.

Comment le groupe a-t-il accueilli l'ouverture de la séance d'entraînement au public hier mercredi ?

Ils en ont parlé. Les joueurs ont été sensibles à la présence nombreuse et chaleureuse des supporters. Recevoir le plein d'énergie positive est prépondérant dans notre situation. Les encouragements, les applaudissements, ça fait chaud au cœur. Et cela nous prépare à ce que l'on vit tous les week-ends. Ce genre d'initiatives participe au nécessaire lien social avec nos fans. On ne doit pas se couper d'eux. Ils auront, je n'en doute pas, d'autres occasions de venir au centre assister à des séances.

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https://www.asse.fr/fr/actualites/pascal-dupraz-jouer-notre-chance-a-fond--ac31879

Romain Hamouma est très motivé avant le déplacement à Paris.

Comment as-tu vécu la période où tu as été écarté des terrains ?

Difficilement, bien sûr. Lorsque tu es absent durant onze longues semaines alors même que ton club occupe une position délicate et que les matches s'enchaînent, tu te sens inutile. Et d'ailleurs, tu l'es. J'ai dû prendre mon mal en patience.

As-tu douté ?

On se pose forcément pas mal de questions. Les périodes d'indisponibilité, ce n'est jamais simple, facile à vivre. J'ai déjà connu ça par le passé. Alors, je suis rentré chez moi. J'ai éprouvé le besoin de souffler mentalement, de me sentir mieux psychologiquement. C'est important non seulement d'être bien dans sa tête mais également de ne pas brûler les étapes. Je crois par ailleurs que l'arrivée de Pascal Dupraz m'a fait du bien. C'est un tout. Alors, aujourd'hui, je m'attache à donner le maximum, à apporter ce que je peux apporter.

Et à te montrer à nouveau décisif, à l'instar de ton but égalisateur face à Montpellier ?  

Ç'a été un soulagement, une libération. J'avais besoin d'extérioriser ma rage, de crier. C'est terrible, quand tu es un compétiteur et que tu n'y arrives pas. J'ai connu une préparation compliquée et j'étais donc un peu à la traîne quand j'ai prolongé avec le club. Lors des premiers matches, je n'étais pas forcément en réussite. Je ne parvenais pas à me remettre dedans, à apporter ce que je savais faire. Il m'arrivait de rater des choses simples. Et puis la blessure est survenue...

L'équipe montre beaucoup d'allant et d'efficacité depuis la reprise...

C'est vrai, on est tous dans le même bateau. On a créé une unité collective. L'équipe fait équipe. Le groupe s'est étoffé, les attitudes ont changé. Pour s'en convaincre, il n'y qu'à regarder la réaction du banc sur le but de Ryad (Boudebouz), dimanche face à Strasbourg. Personnellement, j'ai besoin de proximité. Or, le coach est très proche de nous. Je crois qu'il fallait créer un électrochoc dans le  groupe. Celui-ci s'est étoffé. Les recrues du mercato ont apporté de l'exigence. Ce sont de super mecs qui ne se prennent pas la tête. Paul (Bernardoni), par exemple, on dirait qu'il est là depuis quinze ans !

Et ça paie avec cette série de quatre matches sans revers...

C'est bien mais encore insuffisant. Le chemin est encore long. Il importe de ne pas redescendre là où nous étions. Une prise de conscience s'est opérée. On veut tous maintenir l'ASSE en Ligue 1.

Samedi, vous passerez un test face au leader parisien. Comment l'aborderez-vous ?

Avec sérieux et le plaisir d'évoluer face à des joueurs tels que Messi mais on n'est jamais allés à Paris pour prendre des photos et ce sera encore le cas, samedi. L'an dernier, on avait perdu dans le temps additionnel (3-2) après les avoir accrochés à Geoffroy-Guichard (1-1). Il faudra encore être à 150%, limiter au maximum les erreurs. On ne s'attend pas à vivre que de bons moments. Le PSG, c'est une machine difficile à canaliser, on le sait, ça peut aller très vite. À nous d'être concentrés et de ne compter que sur nous-mêmes. On se doit de jouer avec la même rigueur quel que soit l'adversaire. On voit bien qu'on ne peut pas établir de plan. D'un week-end à l'autre, Paris ou Troyes, ça perd, ça gagne, il n'y a pas de vérité. Le match à Clermont a été, à cet égard, difficile. Le but que nous aurons contre Paris ? Ne pas perdre afin de prolonger cette série positive car on est en déficit de points. Il nous en manque et on doit avancer. On n'a pas le choix : on doit continuer à bosser de manière cohérente. 

Comment vis-tu ton rôle de joker ? As-tu 90 minutes dans les jambes ?

J'ai 35 ans et n'ai plus d'état d'âme mais je ne suis pas non plus un grand-père ! J'ai toujours envie de jouer sans pour autant embarrasser le coach. Je veux juste gagner le match. Lorsque tu as été blessé pendant près de trois mois, c'est logique de ne revenir que petit à petit. Je suis à disposition de l'entraîneur et je m'adapte. S'il souhaite me voir débuter, je donnerai le maximum, avec beaucoup de cœur. Me livrer sans retenue, il n'y a que ça qui m'intéresse. Lorsque tu sors du banc, tu apportes de la fraîcheur et profites du boulot réalisé jusqu'alors par les titulaires.

https://www.asse.fr/fr/actualites/romain-hamouma-je-donnerai-le-maximum--ac31881

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Date de dernière mise à jour : 12/03/2022