Emmanuelle Gicquel, Fabrice Devésa, Nathalie Blachon, Bruno Barriol « Trait d’Union des gens du peuple pour le peuple » Canton Saint-Etienne 5

Questions rédigées par MM. Pat Françon et Jérôme Sagnard, à retrouver également sur les sites : http://www.gillescharles.fr/ et https://itw-media.fr/

Au niveau social, quels seront vos priorités (RSA, Autonomie) pour le prochain mandat ?

"Vous parlez de "prochain" mandat. Il est vrai que les "politiciens" multiplient les mandats. C'est le cas d'un conseiller de notre canton, en place depuis 18 ans, qui est également député, et n'assume donc ses fonctions de conseiller départemental qu'à temps partiel, mais ce n'est pas le notre. Si nous sommes élus, ce sera notre premier mandat et nous ne souhaitons pas en cumuler d'autres. Nous nous consacrerons exclusivement à nos fonctions de conseillers départementaux ! Cette tâche sera d'autant plus difficile que la crise sanitaire entraîne une grave crise sociale et morale à laquelle nous devons tous faire face. De nombreuses personnes ont déjà perdu leur travail et une réforme, qui va encore aggraver les situations de personnes précaires, arrive cet été puisque le gouvernement veut baisser l’allocation-chômage de 300 euros, à partir du 1er juillet, l’allocation d’un smicard passera de 985 euros à 667 euros. Au niveau du département, nous devrons être aux côtés des personnes fragilisées pour qu’elles aient toutes accès à leurs droits et à tous leurs droits.

Le bien être des personnes âgées et leur maintien à domicile nous tiennent particulièrement à cœur. Après avoir exercé en hôpital, Emmanuelle travaille en maison de retraite et en EHPAD, dans un service de soin à domicile. Depuis quelques années, après avoir fait le constat que les aidants avaient besoin de répit pour s’occuper de leur santé et continuer à garder leurs proches malades chez eux, elle a un projet qui est aujourd’hui sur le point de se réaliser : celui d’ouvrir une structure d’accueil pour que les personnes âgées, malades, dépendantes restent dans leurs familles. Le but est d’éviter les décès des aidants et les entrées prématurées en EHPAD. De mon côté, en tant que professeur de théâtre, j’ai souvent travaillé avec des enfants et des jeunes en situation de handicap. J’ai un filleul dyspraxique et un de mes proches amis est en fauteuil donc la question des handicaps me touche beaucoup. Il existe de nombreuses associations qui œuvrent en faveur des personnes en situation de handicap mais elles ont besoin de davantage de moyens. C’est le cas de l’association AUTONOME dont l’objectif est de facilité le quotidien des personnes à mobilité réduite en agissant pour une mobilité inclusive. A travers mon travail mais aussi mes différents engagements associatifs, je suis, dans les périodes normales, quotidiennement auprès des enfants et des personnes qui s’en occupent notamment les assistant (e) s maternel(le)s… Dans ce domaine, de nombreuses actions peuvent être mises en place pour les aider auprès des plus petits.

Le département s’occupe aussi des modes de garde pour les bébés et les jeunes enfants. Là aussi socialement il y a beaucoup à faire pour améliorer la vie des gens dans leur quotidien.

Avec près de 60-70% du budget consacré au social, quelles seront les autres priorités propres que vous souhaitez mettre en avant ?

Tout d’abord, pour les Stéphanois et citoyens du canton, nous pouvons vous assurer que la différence entre 60% et 70%; soit 10% de dépenses pour améliorer leur quotidien, est une priorité « propre » dans la mesure où une Démocratie de Proximité Réelle implique des crèches - des haltes garderies, des plateformes médico-sociales, des relais d'accueil et de protection des personnes (mères isolées - collégiens harcelés - sans oublier du soutien pour les déplacements des personnes à mobilité réduite ainsi que l'immense chantier des "abandonnés du numérique", certains de nos aînés sont livrés à un monde où ils n'existent pas sans identifiant et mot de passe - En Macronie ; dans nos villes, dans nos quartiers, les victimes de cette folie de la dématérialisation à tous prix sont des milliers - le "Social", comme vous le résumez, est pour nous du "lien humain de proximité", ce lien humain qui a été détruit au niveau des Services Publics pendant des décennies pour le plus grand malheur des populations qui, aujourd'hui, ont le sentiment d'être abandonnées.

Nous souhaitons également créer plus de soutien scolaire sur une base de volontariat et de partenariat entre les établissements scolaires et certains intermittents du spectacle vivant.

Soyez assurés que ces 70% seront un minimum, bien employés et au service de l'humain et du lien social. Nous y veillerons !

Quelles seront vos intentions en matière éducative (projets, équipements) ?

Chaque place, chaque école, chaque quartier devrait disposer d'aires de jeux sécurisés gratuits pour les enfants, comme en Espagne par exemple - Pourquoi les enseignes de la mal-bouffe seraient les seuls à "vendre" ce genre d'espace aux enfants ? Nous devrons jouer les équilibristes entre les désirs des habitants et les budgets qui pourront être attribués à ces projets. Nous savons que les gymnases et leurs équipements, comme l'encadrement des enfants et des jeunes, sont indispensables pour qu’ils grandissent et acquièrent le plaisir de progresser et d'apprendre mais pas que. Les clubs, les associations sportives et culturelles doivent disposer de moyens nécessaires pour remplir leurs missions éducatives. Nous veillerons à ce que des moyens soient mis à la disposition des enfants souffrant de handicap ainsi qu'à leurs parents et aux associations qui les aident pour les accompagner dans leur quotidien tant au niveau des soins (kinés - aides - soutiens) que durant leurs activités éducatives, sportives et récréatives. Nous soutiendrons toutes les initiatives qui iront dans le sens de la pratique du jardinage notamment en partenariat avec la ville de Saint Etienne et mettrons en place une équipe pédagogique qui interviendra dans les collèges et les centres de loisirs autour de la sensibilisation au respect de l’environnement, cette équipe sera composée de professionnels qui travailleront tout au long de l’année et pas seulement exceptionnellement sur des missions.

Le projet de mutualisation Loire Haute-Loire sera-t-il pérennisé voire amplifié ? si oui sur quels thèmes ?

Encore une fois, nous espérons que les habitants de la Loire et de la Haute-Loire seront réellement consultés et que les politiques tiendront compte de leurs avis mais nous savons combien cette espérance risque d’être vaine vu l’état de la démocratie même au niveau local ! Si cette mutualisation est mise en place dans le but d’améliorer la qualité des services départementaux et dans l’intérêt des territoires et des usagers, ce peut être positif mais cela risque d’éloigner encore les habitants des décideurs. Nous pensons aussi que cette mutualisation pourrait être envisagée par certains dans le but de supprimer des emplois. Si nous sommes élus, nous serons très vigilants pour faire face à cela ou faire en sorte que les personnes, qui perdraient leurs emplois à cause de cette mutualisation, puissent être rapidement réembauchées.

Les thèmes sont multiples et vont de la mise en valeur des richesses patrimoniales communes aux deux départements à l’équilibre entre la qualité du service et l’accueil social de proximité, en passant pas la complémentarité entre production de proximité et filière agroalimentaire, le soutien à une agriculture de qualité, l’entretien des routes départementales, l’accompagnement des usages du numérique et la facilitation de l’accès aux services dématérialisés, l’adaptation au vieillissement de la population… et la liste n’est pas exhaustive donc il nous est très difficile de vous répondre en seulement quelques lignes. Il est dans l’ADN de notre groupe de tisser des liens entre les gens donc nous saluons la convention signée le 24 Octobre 2019 entre nos deux départements mais nous insistons sur le fait que les habitants de la Loire et de la Haute-Loire doivent être consultés. A l'heure ou notre pays doit relever des défis inédits et des difficultés historiques inégalées en sortie d'une crise sanitaire, sociale, sociétale majeure, notre intime conviction est que le modèle de la démocratie directe, pratiqué par nos voisins helvètes avec un succès évident ne doit plus être décrié, moqué ni instrumentalisé, mais doit être introduit avec courage et fermeté dans nos actions sociales et politiques pour le Bien Commun et le Bien de tous.

Avez-vous été surpris par le non versement de la prime COVID au personnel du Conseil départemental cette dernière année ?

Surpris et choqués d’autant plus qu’en France, la Loire et le Jura étaient les seuls départements à refuser de verser une prime aux personnes, notamment les aides à domicile, qui avaient été en première ligne au plus fort de la crise. En tant que reporter de « Sainté Debout », j’ai interviewé plusieurs d’entre elles et les ai soutenues. Je me souviens quand le samedi 12 septembre 2020, 80 auxiliaires de vie sociale (AVS) de l’association AIMV (Agir Innover Mieux Vivre), essentiellement des femmes, se sont retrouvés rue de la Résistance pour marcher jusqu’à la préfecture dans le but de montrer qu’ils existaient et obtenir la prime Covid promise par Mr Macron. Aucun élu n’était à leur côté, seuls quelques syndicalistes et leurs représentants de FO et de la CGT étaient présents. Peu de personnes étaient venues les soutenir mais lorsque nous traversions les places, les gens les applaudissaient et les remerciaient pour leur travail et leur dévouement. Pour moi, il était important de m’engager à leurs côtés car sans les aides à domicile, beaucoup de personnes âgées ne pourraient pas se lever, manger et elles n’auraient personne à qui parler. Une aide à domicile qui entre chez une personne âgée, c’est un peu de soleil qui pénètre chez elle ! La plupart des aides à domicile sont à 800 euros. Comment on vit aujourd’hui avec seulement 800 euros ? Il y a eu 12500 morts dans les EHPAD à cause des politiques d’austérité qui méprisent nos anciens, nos malades… Sans protection, les aides à domicile n’ont jamais cessé leur travail. Elles ont toujours été aux côtés des personnes âgées et les autorités, pendant longtemps, les ont ignorées ! Leur refuser une prime COVID, c’était inadmissible ! Les aides soignantes ont obtenu une prime d’environ 1200 euros en octobre 2020. Il aura malheureusement fallu attendre que Mr Ziegler, président du Conseil Départemental, commence sa campagne électorale pour que les aides à domicile puissent enfin recevoir leur prime de la part du département !

Quelles compétences n'aimeriez-vous pas perdre au Conseil départemental ?

Nous ne voyons pas pourquoi le Conseil départemental perdrait des compétences. S’il y a des soucis, c’est à l’Etat de donner davantage de moyens aux départements afin que ceux-ci puissent exercer leurs fonctions correctement !

Ne craignez-vous pas que ces élections départementales soient éclipsées par les enjeux des élections régionales ?

Certains politiciens souhaiteraient se servir des élections départementales comme un tremplin pour leurs carrières, nous, qui n'avons toujours été que de simples citoyens engagés et n'appartenons pas à des partis politiques, nous souhaitons défendre une vraie démocratie en contact direct avec les habitants et régler avec eux des problèmes locaux dans nos quartiers, nos communes! Pour nous, les départementales sont aussi importantes que les régionales voire plus étant donné qu’elles sont plus proches de nous et que nous avons donc plus de possibilités pour changer les choses à notre niveau en écoutant les gens qui habitent dans nos quartiers mais nous sommes bien les seuls à le voir ainsi.

Grande afficheaaaa

Emmanuelle Gicquel, Fabrice Devésa, Nathalie Blachon, Bruno Barriol « Trait d’Union des gens du peuple pour le peuple »


 

Date de dernière mise à jour : 28/06/2021