Linda Mollon-Lapendry et Étienne Roche

Linda Mollon-Lapendry et Étienne Roche "Citoyens ensemble, pour un canton qui nous ressemble" sont candidats sur le Canton n°2 de la Loire • Boën-sur-Lignon

Les questions ont été rédigées par MM. Pat Françon et Jérôme Sagnard, à retrouver également sur les sites : http://www.gillescharles.fr/ et https://itw-media.fr

Au niveau social, quelles seront vos priorités (RSA, Autonomie) pour le prochain mandat ?

Les solidarités humaines constituent un enjeu majeur, dont l'acuité s'est encore accrue avec la crise actuelle et ses conséquences sur les populations qui étaient déjà en situation de précarité ou de fragilité. Nous ne devons laisser personne sur le bord du chemin. Nous voulons construire un canton et un département solidaires et protecteurs.
Pour cela, nous souhaitons entre autres stimuler et accompagner les projets de centres médicaux et de maisons de santé, créer un bus médical pour les secteurs isolés, accélérer le traitement des dossiers par la MDPH-MLA, soutenir les aides à domicile, adapter les logements pour les personnes âgées ou en situation de handicap, développer l'accueil de jour et créer des haltes-répits pour les aidants... Cela ne pourra se faire qu'en lien étroit avec les acteurs de terrain et les associations qui sont des partenaires du Conseil départemental.

Nous n'oublions pas l'enjeu autour de la revalorisation progressive de l’Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) et de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH). Sur le volet RSA, nous souhaitons que soit expérimenté son extension aux jeunes de 18 à 25 ans qui en sont aujourd'hui exclus, alors qu'ils ont été frappés de plein fouet par la crise, et nous voulons accentuer les efforts sur l'insertion des personnes qui ne sont bénéficiaires. Nous suivons de près l'expérimentation Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée qui est plutôt une réussite sur les territoires où elle a été engagée.

Avec près de 60-70% du budget consacré au social, quelles seront les autres priorités propres que vous souhaitez mettre en avant ?
Les solidarités humaines et l'action sociale représentent les 2/3 du budget depuis que le Département a vu son champ d'action rogné par le législateur. Mais il lui reste des moyens d'action sur d'autres volets, à condition qu'il y ait une volonté politique. Le Département doit être un acteur à part entière de la transition économique, sociale et écologique, et cesser de défendre des solutions obsolètes qui ne sont plus en phase avec les priorités de notre siècle. Nous préférons par exemple miser sur le développement des voies vertes, des pistes cyclables et des cheminements piétonniers plutôt que sur un mini-aéroport daté, maintenu depuis trop longtemps sous perfusion, et qui est un gouffre financier pour le contribuable.

Pour un canton équilibré et dynamique, nous défendons entre autres la relocalisation des activités et des emplois, nous soutiendrons la filière touristique, la filière agricole et la filière bois face aux aléas économiques et climatiques, revitaliser les centres-bourgs, développer un tourisme 4 saisons, durable et populaire...

Nous souhaitons également un canton créatif et citoyen, en soutien aux festivals, aux animations culturelles et aux événements sportifs, en faisant renaître l’Estival de la Bâtie d’Urfé, en accompagnant les cinémas associatifs, les médiathèques, les lieux de culture, de sport et d’éducation populaire, en appuyant les initiatives citoyennes et collaboratives qui sont foisonnantes...
Pour un canton responsable et durable, nous avons identifié plusieurs pistes d'action, autour de la transition agricole, du soutien à la structuration de nouvelles filières bio et/ou paysannes, des circuits courts pour une alimentation saine et durable en proximité... Nous souhaitons aussi créer une recyclerie-ressourcerie, aider à l'éco-rénovation et à l'isolation des logements, et adopter un objectif volontaire "zéro artificialisation nette" pour préserver les terres cultivables, les espaces naturels et la biodiversité, coopérer avec les communes, les intercommunalités, les exploitations agricoles et les professionnels pour la gestion durable du cycle de l’eau.

Quelles seront vos intentions en matière éducative (projets, équipements) ?
Nous voulons sortir de l'approche purement gestionnaire des collèges. Bien entendu, il faudra accentuer l'entretien et l'équipement des collèges, voire la rénovation plus lourde lorsque c'est nécessaire, afin d’accueillir les collégiens dans les meilleures conditions.

Nous voulons également accélérer la transition vers les produits bio/locaux dans les cantines, car c'est un enjeu pour offrir des débouchés à nos producteurs locaux et une alimentation saine et durable à nos enfants. Nous développerons également les actions éducatives pour favoriser le civisme et la citoyenneté, la culture et la pratique sportive.

Nous appuierons aussi les efforts sur la sécurisation des collèges, qui doit passer par des aménagements mais aussi et surtout par de la présence humaine d'adultes structurants. Nous souhaitons également mener des actions fortes et durables de sensibilisation autour du harcèlement scolaire, des addictions, ou encore de l'éducation aux médias.

Le projet de mutualisation Loire Haute-Loire sera-t-il pérennisé voire amplifié ? Si oui sur quels thèmes ?
Il faut à tout prix éviter de rajouter une couche au millefeuille institutionnel existant, déjà illisible pour la plupart de nos concitoyennes et de nos concitoyens. Les projets interdépartementaux engagés avec le département voisin de la Haute-Loire devront être prolongés, évalués et amplifiés s'ils ont du sens et qu'ils sont vecteurs d'économies d'échelle tout en répondant aux besoins réels de nos territoires respectifs de façon adaptée.

Sur ce volet de la coopération interdépartementale, nous pourrions également regarder du côté du Puy-de-Dôme, ce qui ferait sens pour notre canton. Mais également du Nouveau Rhône, et plus globalement de tous les départements limitrophes sur les enjeux qui dépassent nos frontières administratives, sur la base de contrats et de projets, à la condition, comme nous l'évoquions, de pas ajouter de la complexité à la complexité et de veiller aux coûts induits.

Avez-vous été surpris par le non versement de la prime COVID au personnel du Conseil départemental cette dernière année ?
Si vous évoquez le refus du Département d'attribuer la prime Covid aux aides à domicile en 2020, cela ne nous a pas étonné, malheureusement. Car cette décision scandaleuse est à l'image d'une majorité sortante qui ronronne, qui s'assoupit, qui n'a pas pris consciences des enjeux, ni s'agissant de la gestion de crise, ni s'agissant de la sortie de crise, et qui a un vrai problème pour établir des priorités qui soient en phase avec les attentes de la population et les besoins du territoire.
Seuls deux départements en France, dont la Loire, ont refusé l'attribution de cette prime exceptionnelle Covid aux aides à domicile, pourtant particulièrement exposées, et dont les interventions auprès de nos aînés ont été précieuses en cette période de relations sociales réduites à minima. Nous comprenons que les services d'aide et d'accompagnement à domicile (SAAD) et leurs salariés ait perçu ce refus comme une forme de mépris de la part du Président du Département et de son exécutif.

Quelles compétences n’aimeriez-vous ne pas perdre au Conseil départemental ?
Nous verrons bien comment se nouent les débats nationaux sur ces questions de répartition et d'articulation des compétences entre collectivités territoriales. Tout n'est pas clarifié, alors que nous sortons à peine des derniers transferts de compétences découlant de la loi NOTRe. En outre des ajustements sont encore en cours avec notamment la loi 4D qui va arriver devant le Parlement, un texte-balai duquel personne n'attend un grand soir démocratique et institutionnel, ni un nouvel acte de décentralisation. Nous regrettons que les Départements aient encore perdus de l'autonomie fiscale et financière au gré des évolutions récentes de la fiscalité locale. Cela n'a rien d'un souffle décentralisateur.

À notre niveau, nous croyons que le Département reste un échelon important pour ce qui relève des solidarités, humaines comme territoriales. Supprimer cet échelon, ce serait encore retirer aux communes et aux concitoyens un interlocuteur de proximité qui connaît bien le territoire. Évitons de jouer aux apprentis-sorciers avec des réformes qui font très bien sur une carte dans un bureau parisien, mais qui seraient complètement "hors sol". Donnons-nous peut-être collectivement un peu de temps pour bâtir une vraie réforme durable qui fasse consensus autant que possible, qui permette de clarifier les compétences mais aussi et surtout de simplifier les choses pour l'habitant, l'usager, le citoyen.

Ne craignez-vous pas que ces élections départementales soient éclipsées par les enjeux des élections régionales ?
La grande inconnue, c'est surtout la participation. Nous sommes partis en campagne sur le terrain au plus tôt car nous y voyons aussi une manière de lutter contre l'abstention, en rappelant le rôle du Département, ses compétences, pourquoi il est important de se déplacer pour voter. Chaque candidate et chaque candidat doit avoir une forme de responsabilité en la matière, qu'il s'agisse des élections régionales ou départementales. Espérons que le double scrutin soit davantage un facteur de mobilisation que de brouillage de l'électeur. Et dès le 1er tour, le 20 juin, toutes et tous aux urnes !

Pour mobiliser les électeurs, il faut aussi redonner du souffle à notre démocratie ! On ne peut pas attendre des électeurs qu'ils viennent simplement voter tous les 6 ans, alors que les compétences des collectivités ont changé, que beaucoup d'élus n'ont pas rendu de compte sur leur action, que la participation citoyenne est souvent réduite à la portion congrue des politiques publiques ou à des dispositifs artificiels qui relèvent davantage de la communication politique que de la vraie association des citoyens aux décisions qui les concernent.

Il ne tient qu'à nous de changer la donne. Nous défendons en ce qui nous concerne la mise en place d'une lettre d’information semestrielle et d'une permanence hebdomadaire des conseillers départementaux, la création d’un comité citoyen et associatif cantonal et d’un budget participatif départemental afin d’associer réellement les habitantes et les habitants à la priorisation des investissements départementaux. Faire ensemble et autrement, c'est notre marque de fabrique. Notre équipe sans étiquette, soutenue par La Loire en commun, a d'ailleurs choisi pour nom "Citoyens ensemble, pour un canton qui nous ressemble". Tout le monde aura compris que derrière "ressemble", il y a aussi "rassemble".

Les candidats : Linda Mollon-Lapendry, Étienne Roche, Chantal Drian, Jean-Philippe Mélizan

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Date de dernière mise à jour : 30/06/2021