Nouvelle exposition à la Cité du Design de Saint-Etienne
La Cité du Design Saint-Etienne propose une nouvelle exposition qui aura lieu du 15 décembre 2020 au 21 février 2021. La présentation est la suivante :
Qu’ont en commun les Google Glass, des verres à vin siamois et un miroir pour mythomane ?
Ils font Flops ! Mais ils nous invitent également à nous questionner sur les raisons de leur inadéquation.
Quelles sont les causes qui mènent une innovation à l’échec ou au succès ? Comment les ratés peuvent-ils servir l’innovation ? Qu’est-ce qui déclenche l’appropriation par les utilisateurs ? Les flops, les bides, les ratés sont des éléments utiles pour comprendre les problématiques de la création. Ils nous amènent également à comprendre ce qui fait qu’un produit devient culte et satisfait les rêves et désirs d’une société.
L’exposition Flops ! Quand le design s’emmêle vous propose un regard décomplexé et plein d’humour sur les flops du design.
Les erreurs ont presque toujours un caractère sacré. N'essaye jamais de les corriger. Salvador Dali
Ça ne marche pas ! Qu'on les retourne dans tous les sens, qu'on se plie à leur fonctionnement avec toute la volonté du monde, qu'on fasse preuve de la plus grande des patiences : non, cela ne fonctionne pas. Tous ces objets sont inutilisables. Avec eux, le design s'emmêle, échoue à satisfaire l'usager.
Classés en trois parties ces objets sont :
Les Improbables
Mais comment ont-ils pu arriver sur le marché ? A posteriori, l'existence même des quarante produits exposés paraît hautement improbable. La preuve ? Tous sont des flops, des échecs commerciaux ou financiers retentissants, avec un point commun : leur utilisation est problématique. Leur usage est malaisé, malaisant ou même impossible. Entre leur conception et leur mise en service, le design a échoué ou a été tout simplement oublié.
Les questions que posent le designer - « à quoi cela sert-il ? qu'est-ce que cela évoque ? dans quel environnement cela s'inscrit-il ? à quel besoin cela répond-il ? -n'ont pas été posées, n'ont pas été entendues, ou n'ont jamais abouties à la remise en cause du projet.
Résultat : les erreurs, issues de domaines différents - conception, management, techniques ou technologiques, matériaux... -, ont toutes contrarié la fiabilité du produit ou son appropriation par les usagers.
Tous ces défauts ne signent pas la fin de l'histoire. Pris en compte, analysés, décortiqués dans un processus de design avec l'utilisateur au centre, ils ont parfois servi de base à de grands succès. C'est un des enseignements voulus par Samuel West, fondateur du Musuem of Failure, le musée de l'échec, ouvert en Suède en 2017, dont est issue la sélection d'objets présentée.
Les Introuvables
Leurs formes sont surprenantes, leurs noms étonnants et leur fonction toujours particulière. Issus ou inspirés du Catalogue d'objets introuvables de Jacques Carelman, tous ces engins, outils, ustensiles ou dispositifs sont dénués de toute ambition utilitaire. S'ils servent, c'est à rire ou à pleurer, à s'interroger sur l'origine des machines ou peut-être découvrir le pourquoi du comment. Une seule certitude, ils sont « parfaitement inutilisables », soulignait l'illustrateur et pataphysicien en quatrième de couverture de son ouvrage. À vous de tester ces objets, par le geste ou l'imagination. De déceler leurs plus grandes failles ou leurs meilleures intentions. Ils sont « le contraire de ces gadgets dont notre société de consommation est si friande », écrivait encore Carelman. Ils trouvent leur origine dans le fameux catalogue « Manufrance, Manufacture française d'armes et cycles » qu'il feuilletait enfant et qui lui a « procuré [ses] premières et inoubliables émotions poétiques » grâce à ces étranges objets aux fonctionnements inconnus et aux noms barbares.
Un jour la rivière Manufrance, les ruisseaux Brocante et Pataphysique, les torrents Dadaïsme et Surréalisme se rejoignirent en un fleuve que j'ai baptisé Catalogue d'objets introuvables. Jacques Carelman
Les Inconfortables
En déconstruisant le langage invisible du design dans notre réalité domestique, Katerina Kamprani apporte de légères modifications aux propriétés fondamentales d'objets simples du quotidien, et questionne nos attentes concernant la fonctionnalité. Les modèles conceptuels établis sont brisés, ce qui conduit à une appréciation du conventionnel à travers un design défectueux. La sémiotique de l'objet d'origine est maintenue, mais l'observateur est trompé lorsqu'il tente de simuler son fonctionnement, ce qui bouleverse ses attentes et donne à ces objets usuels un aspect inconfortable, absurde, et souvent surréaliste.
C’est en faisant des erreurs que l’on grandit. Il faut accepter d’être médiocre afin de devenir bon. Paula Scher
Autant d'occasions de découvrir, en creux, par accumulation et par le rire, le rôle du design dans la fabrication d'un objet et l'adéquation entre la forme et la fonction. Que raconte la forme ? Comment contribue-t-elle à faciliter (ou à entraver) l'usage ? À quel besoin de l'utilisateur répond-elle ?
L'opportunité, aussi, de questionner l'erreur : que dit-elle d'un processus de production, de l'état d'une technologie, d'une culture ? Que racontent ainsi, plus largement, les objets sur notre monde ?
Date de dernière mise à jour : 19/05/2021