Collectif Vive la Commune ! Editions du Caïman 2021, 421 p., 16 euros, ISBN 9782919066896

Les Editions du Caïman sont une maison d'édition 100% stéphanoise fondée en 2010 par un instituteur et auteur Jean-Louis Nogaro, spécialisée dans le polar mais aussi dans le roman noir. A travers vingt textes (dont Didier Daeninckx) et dessins (dont Tardi) réunis dans cette collection Noires nouvelles, le thème de la Commune de Paris a été retenu pour rappeller aux yeux de tous ce que c'était cette fameuse Commune de Paris, il y a cent cinquante ans !

Pour rappel historique, la Commune de Paris est une période insurrectionnelle de l'histoire de Paris qui dura 72 jours, du 18 mars 1871 à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Cette insurrection refusa de reconnaître le gouvernement issu de l'Assemblée nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel masculin, et elle choisit alors d'ébaucher pour la ville une organisation de type libertaire, basée sur la démocratie directe.

La Commune est finalement vaincue durant la Semaine sanglante qui débute avec l'entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 mai pour s'achever par les derniers combats au cimetière du Père-Lachaise le 28 mai. Elle aura duré 72 jours.

Les nouvelles présentées sont effectivement très variées mais toujours de haute qualité et leurs auteurs savent avec habileté nous replonger dans les coulisses de cette dure réalité à travers les portraits de ces personnages historiques. Certaines nouvelles peuvent être mis en avant notamment celle écrite par Eric Maneval intitulé Le rire de Martin qui m'a beaucoup plu de part son originalité et de part sa profonde humanité marquée à la fin du récit. En la lisant, on n'en resort par indemme.

Quant à l'auteur stéphanois Jean-Louis Nogaro, ce dernier retrace toujours avec subtilité dans sa nouvelle intitulée Quatorze étoiles pour quatorze morts la fameuse fusillade du Brûlé à La Ricamarie le 16 juin 1869 où quatorze victimes périrent sous les balles des militaires donnant lieu à une autre tragédie en point d'orgue quelques mois après. Avec la mort du préfet Henri de l'Espée (1827-1871) qui est victime d'une balle perdue des émeutiers le pressant de déclarer La Commune de Saint-Etienne le 25 mars 1871 soit cinq jours après avoir été nommé préfet de la Loire ! Ce fut le premier préfet en France mort dans l'exercice de sa fonction et malheureusement le deuxième fut le préfet Claude Erignac (1937-1998) décédé le 6 février 1998 à Ajaccio en Corse, hasard des affections, il fut lui aussi sous-préfet dans le département de la Loire plus précisement de la ville de Roanne de 1981 à 1984.

Les dessins présentés dans le recueil sont très nombreux et ils illustrent avec perfection les représentations que nous pouvons avoir de cette cruelle période de l'histoire française.

Un livre à lire absolument pour comprendre la Commune de Paris.

Quatrième de couverture :

1871 – 2021, il y a 150 ans la Commune !

Il n’était pas possible aux Éditions du Caïman, de passer à côté de la Commune dans la collection Noires Nouvelles dont la ligne éditoriale est de commémorer des événements ou des périodes historiques revisitées dans la plus pure tradition du polar : celle de la critique sociale, de la face cachée de l’Histoire, du questionnement politique.

Vive la Commune ! Vive cette période insurrectionnelle à Paris, Marseille, Toulouse, Saint-?Étienne…, vive cet instant politique fulgurant qui marque à tout jamais l’histoire de France et demeure une référence pour tous les révolutionnaires, humanistes de la planète !

Cette belle et tragique Commune, dont l'esprit souffle depuis 1871, se rappelle aujourd'hui à nous, au moment où le Peuple a plus que jamais intérêt à faire front dans les luttes sociales.

Vive la Commune ! est le cri de ralliement d’autrices et auteurs, dessinateurs et dessinatrices qui vous offrent ce livre où vous côtoierez des personnalités majeures comme Louise Michel, Élisée Reclus, Marie Lecointre, Maxime Lisbonne, Gaston Crémieux, des héros, des versaillais et des personnages atypiques comme le caricaturiste Pilotell ou le photographe Bruno Braquehais… mais aussi — et surtout ! — des communardes. Et puis des réflexions sur la Commune aujourd’hui, son souvenir, son rôle, son avenir…

À travers quarante textes et dessins voici un livre salutaire pour clamer haut et fort que, non, décidément, la Commune n’est pas morte !

Préface de Mathilde Larrère, doctoresse en Histoire, spécialiste des mouvements révolutionnaires et du maintien de l’ordre en France au XIXème siècle.

Auteurs : Patrick Amand, Michèle Audin, Laurence Biberfeld, Antoine Blocier, Odile Bouhier, Didier Daeninckx, Patrick K. Dewdney, Michaël Dias, Pierre Domengès, Maurice Gouiran, Alice Jack, Nadia Khiari, Anouk Langaney, Éric Maneval, Roger Martin, Rachel Mazuy, Laurent Mely-Dumortier, Rosa Moussaoui, Jean-Louis Nogaro, Max Obione, Philippe Paternolli, Michèle Pedinielli, Serge Pey, Philippe Pivion, Stéphane Tamaillon / Vincent Sauvion, Serge Utgé-Royo, Éloi Valat.

Dessinateurs : Bésot, Jean Biret, Bobika, Brouck, Cambon, David Eusebio (Mexique), Elchicotriste (Espagne), Faujour, Gab, Krokus, Lacombe, Lardon, Lasserpe, Mako, Micaël, Plop et Kankr, Samson, Tardi, Valère.

 

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