Jean-François Larios et Bernard Lions J’ai joué avec le feu Solar 2017 336 p. 17,90 €
 

L'ancien meilleur joueur de football français en 1980 Jean-François Larios raconte sa vie de gloire et de beauté mais aussi les mauvais côtés de cette vie de rêve (le dopage, l'alcool, les Casinos, les virées à Ibiza, les conquêtes d'un soir, son aventure extra conjugal avec « Yeux Bleux » alias madame Platini). Au fil des pages, il fait de nombreuses révélations sur sa vie stéphanoise (ses relations avec Roger Rocher, la fameuse caisse noire, la vie du vestiaire) puis sur sa vie d'après blessure, celle d'agent de joueurs (Anelka, Viera, Ginola, Henry …) où l'argent des transferts coule à flot.

 

A la lecture de sa biographie passionnante, la vie de jeune footballeur stéphanois ne fut pas une belle période dans la vie de Jean-François Larios notamment lors de la saison 1973-1974 alternant lycée et annexe du stade Geoffroy Guichard où « Le Chaudron, c'était ma prison. Je vivais, je m'entraînais, je bouffais et je dormais à Geoffroy Guichard. Nous étions parqués comme des animaux, chacun dans sa chambre. Je me sentais seul. C'était dur, violent. A dix-sept ans, loin des tiens, tu as qui comme pote ? »

 

A son retour d'un match en équipe de France juniors, il rate même la rentrée des classes, l'année du bac, difficile alors de concilier études et sport de haut niveau mais le club pense à lui pas toujours de la bonne manière : « A mon retour, le club m'a filé une mobylette, sans casque, pour que je puisse aller au lycée du Portail Rouge. Sitôt les cours terminés, je revenais m'entraîner sur l'annexe du stade Geoffroy Guichard. »

 

Loin de son Béarn, Jean-François Larios n'a pas vraiment aimé la ville de Saint-Etienne qualifié de « cité industrielle, de cette fin du XX° siècle, avec ses mines et ses maisons aux murs noircis par le charbon. Pour moi, qui arrivais de mon Béarn d'adoption, ce fut un choc terrible. En trois mots, c'était triste, gris dépressif. » Mais, il ajoute un compliment : « en revanche, elle avait un truc de beau : ses habitants. Le stéphanois sont comme les Lensois, eux aussi originaires d'une cité minière. Quand ils t'aiment, ils t'aiment. »

 

Le livre fourmille de petites histoires, d’anecdotes mais aussi de scoops comme celui concernant un des grands matchs de la mémoire collective où lors de la demi-finale de Coupe du Monde face à la RFA le 8 juillet 1982, à regret Jean-François Larios ne fait pas partie de l'équipe (suite à sa relation extra conjugale avec la femme de son partenaire l'empêchant de jouer) et donne une explication intéressante au choix de Hildago lors de la composition de cette fameuse l'équipe de France : « On n'est pas allés en finale de la Coupe du monde à cause de Michel Hildago. Je m'explique. A l'époque, une équipe ne pouvait mettre que cinq joueurs, dont quatre de champ, sur le banc et elle n'avait pas droit qu'à deux remplaçants. Comme j'étais interdit de joeur, Hildago n'a mis aucun milieu de terrain sur le banc, lors de la demi-finale face à la RFA. » Il précise que c'est Christian Lopez, un libéro, qui remplace Battiston au milieu de terrain : « Pas moi, un milieu de formation. Je n'en veux pas et je n'en voudrais jamais à Christian. Mais il n'est pas un milieu de terrain, capable de mettre des claques. C'était un libéro élégant, un formidable tacleur. Croyez-moi, si j'étais rentré à sa place, j'aurais mis deux ou trois avoinées aux Allemands et on aurait gagné cette demi-finale. »

9782263152917

Actuellement, Jean-François Larios vit à Pau et conduit désormais sa propre voiture une très vieille Clio. « Je l'ai fait entièrement retaper. Sauf le siège conducteur, toujours défoncé. Mais cette voiture a une grande valeur. C'était celle de mon père. » Il rajoute : « Suis-je devenu un clochard ? Peut-être. Je n'ai plus rien et je me contente de pas grand-chose... Je n'appartiens à personne. Je suis un homme libre. Et ça, ça n'a pas de prix. J'ai enfin fini de payer tout ce que je devais aux impôts... Mon père me disait : Tu as déjà vécu dix vies. C'est vrai. Et je compte bien en vivre une onzième... »

 

Un livre que je conseille pour les amateurs de football autour d'un grand joueur français.

Quatrième de couverture :

Comme il le dit lui-même, Larios est mort deux fois. La première à la fin de sa carrière de footballeur, brisé par un mode de vie dissolu et les blessures graves dont il ne se remettra jamais ; la seconde, l'année dernière à la suite d'un grave accident cardiaque.

Persuadé d'être désormais en sursis, il a choisi de prendre la parole afin de donner sa version, sa vision de quarante années dans les coulisses du football de très haut niveau.
Beau gosse, talentueux, noceur, c'est la star des années 1978-1982. Il connaît deux épopées en Coupe d'Europe avec les Verts (1976) et Bastia (1978). Sa carrière bascule en 1982 lorsqu'il doit quitter l'équipe de France et Saint-Étienne pour des raisons extra-sportives. Dans ce livre-confession, Jean-François Larios lève enfin le voile sur ce qui reste le plus grand non-dit du football français.
Il raconte aussi la flambe, le dopage, les agents véreux (dont il fut la victime comme joueur et qu'il a côtoyés par la suite en gérant notamment les intérêts de Patrick Viera) et comment il a payé pour les autres sans parler dans l'affaire des transferts de l'OM (2007).

Jusqu'alors muet sur toutes les dérives du foot, il a décidé de tout dire.

http://www.solar.fr/ouvrage/larios-j-ai-joue-avec-le-feu/9782263152917

https://www.youtube.com/watch?v=l0kTzGaxyKM&feature=youtu.be

 

Date de dernière mise à jour : 02/04/2018