Jean-Louis Gasset avant Nîmes

Lors de la conférence de presse, les journalistes présents ont entendu un changement de discours chez l'entraîneur des verts Jean-Louis Gasset qui n’a pas beaucoup apprécié la prestation de ses Verts dimanche dernier face à Rennes (1-1). Le coach Gasset ne s’est pas gêné pour le faire savoir tout en restant optimiste où notamment « dans l’investissement des joueurs, dans le jeu, ça ronronne encore. C’est irritable ! ». Il ajoute aussi « on a pris 16 points sur 30. C’est comme l’équipe, c’est insuffisant ! »

Jean-Louis Gasset, visionne de nombreuses rencontres footballistiques et il s'est notamment rendu dans les tribunes de Lyon voir jouer Nîmes. De même, hier soir, il a suivi la rencontre européenne de la Juventus contre Manchester où il a tiré de nombreux enseignements par rapport à ses joueurs : « Il faut que tout le monde se fasse violence, surtout quand on n’a pas le ballon. Qu’on prenne exemple sur une équipe comme la Juventus. J’ai vu leur match à Manchester hier.  Il y a de grands joueurs mais dès que l’équipe perd le ballon, tout le monde se replace pour le récupérer. Nous, on fait tout au ralenti. On met du temps à se replacer, on met deux heures pour se faire une passe. Ça joue à la baballe. Il faut qu’on défende plus haut, qu’on joue plus juste. Nos pertes de balle amènent des situations à l’adversaire. On a travaillé en vidéo. C’est encore plus flagrant. »

Selon le coach Gasset, l'objectif de chaque attaquant est de marquer 10 buts par saison et chaque joueur offensif aura sa chance. Cependant Gueye joue en réserve car Robert Beric devait partir cet été et qu'il est finalement resté à Saint-Etienne. Pour terminer, avant la prochaine trêve, il reste un objectif : prendre 9 points sur 9.

Gasset a aussi rappelé que Nîmes est la seule équipe qui a rivalisé avec le PSG cette saison.

Une partie de l'interview sur asse.fr

Comment avez-vous jugé la réaction de votre équipe après l’ouverture du score contre Rennes (1-1) ?

Marquer en premier, c’était un élément nouveau. Et, on a mal réagi car on a reculé et on a voulu défendre. Wahbi (Khazri) dit qu’il a raté le 2-1 mais c’est plutôt le gardien qui l’a arrêté. En rentrant aux vestiaires avec un but d’avance, je pense que le constat aurait été différent. Marquer à la 3e et à la 45e… Ce sont des bons moments, généralement.


 

Face à Nîmes, vous allez bénéficier du retour d’Ole Selnaes, suspendu le week-end dernier.

Quand j’ai dit à la fin du match qu’ils avaient été meilleurs techniquement au milieu, ce n’était pas pour critiquer Assane (Diousse), c’était pour souligner l’importance de la place prise par Ole. Il est très complémentaire avec Yann (M’Vila) puisque c’est lui qui se projette vers l’avant. Contre Rennes, on aurait dit que c’était moins huilé que d’habitude. Je m’attendais à un match différent, avec Rennes plus bas et désireux de nous contrer. Ils sont venus nous chercher. Ils ont pressé et ils nous ont dérangés car, techniquement, ils étaient meilleurs au milieu.

L'ASSE occupe la 6e place du championnat avec 16 points. Ce classement vous satisfait-il ?

Ça reste insuffisant dans beaucoup de domaines. Dans l’investissement des joueurs, on a l’impression que l’on ronronne encore. C’est irritant. Il faut que tout le monde se fasse violence, surtout quand on n’a pas le ballon. Il faut se replacer davantage, être plus agressif, défendre plus haut, avoir plus d’affinités dans les 16 mètres adverses. Contre Rennes, on a fait de mauvais choix, on n’a pas joué juste. On a essayé de corriger tout cela en séance vidéo. Les joueurs l’ont vu, même s’ils le savaient déjà. Il faut progresser dans tout ça. Vous allez me dire qu’on a pris un point sur 6. Moi, je réponds qu’on en a pris 9 sur 15. Je reste optimiste.

Comment gérez-vous les absences en défense avec lesquelles vous avez dû composer ces dernières semaines ?

J’utilise Kolo comme latéral car Gabriel (Silva) était blessé. C’est la limite de ce système à 5 défenseurs. Le malheur a voulu que Silva et Debuchy soient absents en même temps. C’est l’endroit où l’on est le plus friable et c’est là où l’on a le plus d’absences. Il faut faire le dos rond. Il y a quatre mois de ça, on avait une des meilleures défenses de Ligue 1. Tout d’un coup, certains seraient plus lents, plus vieux, plus jeunes ? Non. Mon problème est collectif.

Attendez-vous plus de Rémy Cabella lors des prochaines rencontres ?

Peut-être que l’opération et le transfert un peu long… Là, il a eu une petite entorse d'un genou qui le pénalise dans les contacts. Son nouveau statut peut lui donner l’obligation de faire plus. Rémy, c’est un enfant qu’il faut aimer. Et le public de ne s’y trompe pas. Il peut parfois irriter, mais il veut toujours apporter. Dimanche, il avait la figure des mauvais jours. Jusqu’à maintenant, il avait fait plus de bons matches que de mauvais. Là, il a été très moyen. Il le sait. C’est à lui de rétablir la situation. Faisons-lui confiance.

Et Yannis Salibur ?

Je veux que tous les joueurs offensifs marquent des buts. J’aime qu’ils passent la barre des dix buts. Ça fait partie de leur métier. Yannis est cyclique : il a été bon contre Monaco, alors qu’à Lille, comme pas mal de joueurs, il a traversé la rencontre. Quand on est nouveau, il faut amener un plus. J’attends de lui des dribbles, des frappes de loin, des coups-francs. J’en attends plus. Physiquement, il avait perdu un peu le rythme. (Arnaud) Nordin, lui, arrive. Et il est de mieux en mieux. La concurrence est grande, j’ai pas mal de solutions. Chacun à sa chance. De temps en temps, je tente un coup de poker, qui réussit ou non. Mais, si je donne la chance à un joueur qui marque trois buts, il jouera le match d’après. C’est une évidence.

Le remplacement de (Robert) Beric ? C’était un choix tactique. On n’avait pas le ballon et on était loin du but. Ça ne me servait à rien d’avoir une présence devant le but car on n’y était pas. Mais, il reviendra. J’avais imaginé une domination de notre part. Il s’est passé le contraire. Il y a beaucoup de travail mais ça passe par un état d’esprit de se faire violence.

Le match de vendredi sera-t-il spécial pour vous le Montpelliérain ?

Je suis Montpelliérain mais je suis entraîneur de Saint-Étienne et un Nîmes-Saint-Étienne n’est pas un derby. Même si, personnellement, ça me ferait plaisir de faire un résultat là-bas. Les joueurs devront surtout comprendre dans quelle ambiance ils vont jouer. C’est la seule équipe qui a rivalisé longtemps avec le PSG cette saison. Ils ont battu l’OM, ce qui n’est pas neutre. Ce sera âpre. À Lyon, malgré la défaite, ils ont eu au moins vingt situations de marquer. C’est une équipe qui joue et qui sera à 100% dans l’engagement. Ils vont au bout des choses. C’était déjà le cas en deuxième division. C’est une région de corrida et ce stade, c’est une arène. C’est une ville de foot depuis très longtemps. Comme Lens, ce sont des endroits où l’on vibre. Il y a des villes, des stades, qui puent le foot. C’est le cas de Nîmes.

Vous attendez-vous à une rencontre engagée ?

On aura du mal à lutter avec eux au niveau du mental. Nous, il faut que l’on progresse mais eux, ils sont programmés. Il faut garder notre talent et mettre le bleu de chauffe. Aujourd’hui, on peut paraître suffisant et c’est très énervant. Les joueurs ne s’en rendent peut-être pas compte mais, à la vidéo, c’est flagrant. On fait tout au ralenti. Je leur ai signalé que ça venait peut-être de moi, en faisant une équipe trop offensive. Peut-être que je vais repasser à un système avec un bloc plus compact et un joueur offensif en moins.

https://www.asse.fr/fr/actualites/jean-louis-gasset-garder-notre-talent-et-mettre-le-bleu-de-chauffe--ac24107

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Date de dernière mise à jour : 30/10/2018